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vendredi 31 juillet 2009

L'ESPECE HUMAINE N'A PAS L'EXCLUSIVITE DES DROITS


Par Dr Gabriel "Jivasattha" Bittar

S'il est certain que le Boudha aurait fermement approuvé certains aspects concrets du combat pour les "droits de l'homme" commencé au siècle des Lumières, il est tout aussi certain qu'il aurait trouvé celui-ci fort déséquilibré et incomplet.

Premièrement du fait de l'escamotage, comme nous l'avons vu, du paramètre essentiel du binôme DROITS/DEVOIRS, à savoir celui des DEVOIRS : mais aussi, et deuxièmement, de par la restriction de ces "droits" aux seuls êtres humains. Car pour l'Eveillé, tous les êtres vivants avaient des "droits" aussi bien que des devoirs, à chacun selon sa coupe.

Le Boudha aimait et respectait les animaux, qui le lui rendaient bien, comme l'attestent nombre de Sûtras. Pour l'Eveillé rien ne justifiait les violences commises à leur égard, rien ne justifiait les souffrances que les êtres humains leur font subir. Rien, ni les habitudes alimentaires, ni les traditions religieuses.

Hélas, depuis 2500 ans, l'irrespect reste la norme sociale à l'égard de nos frères animaux. De fait, le développement des religions monothéistes s'est fait totalement en la défaveur des animaux, et la-dessus s'est greffée l'exigence de rendement maximum de la société consumériste. Les animaux ont été chosifiés, leur massacre a été désacralisé, et se produit actuellement à l'échelle industrielle.
Corollairement au développement de la société urbaine et à l'éloignement de la souffrance animale loin des yeux, la société actuelle consomme de la chair animale à l'extême.

Celle-ci, industriellement préparée, est consommée sans aucune pensée envers l'être qui l'a fournie. C'est l'anonyme le plus absolu - et le mépris le plus total. Loin, très loin de l'exigence éthique du Boudha, pour qui la compassion, applicable à tous les êtres capables de souffrance, impliquait une alimentation aussi végétarienne que possible.

Quand aux sacrifices à connotation religieuse..... Y a-t-il réellement une différence de fond entre l'époque du Boudha, où certains sacrifiaient des animaux afin de s'assurer une vie éternelle de qualité, et l'époque actuelle où des animaux sont sacrifiés en masse à des impératifs cosmétiques ou dits de santé, dans la quête illusoire d'une éternelle jeunesse ou d'une vie sans maladie ?

De plus, une société où s'étend l'irresponsabilité personnelle et l'irrationalité ne peut que voir ressurgir des tréfonds l'impulsion violente, irrésistible, de désigner des boucs émissaires, des victimes sacrificielles aux dieux conjugués de l'ignorance, de la peur et de l'insensibilité.

Et de fait, d'une certaine façon, les grands sacrifices d'animaux sont de retour, à l'occasion d'holocaustes monstrueux où les animaux, souffrant de terribles maladies dues aux pratiques humaines elles-mêmes, sont massacrés en masse, sacrifiés aux dieux Molochs nouvellement associés du rendement avide et d'une "santé publique" pervertie dans son esprit.

Pire, dans l'hypocrisie, des groupes entiers d'animaux sont parfois massacrés et la souffrance infligée à très large échelle au nom même de la "protection de la Nature" (avec un N majuscule), à l'image inversée des horreurs génocidaires commises au nom du "progrès de la civilisation humaine".

A cet égard, de la même façon qu'il combattait les souffrances irrationnelles ou cruelles infligées à tout être vivant, le Boudha aurait certainement condamné l'attitude insensible, avide et irresponsable des sociétés humaines actuelles à l'égard de la nature dans son ensemble.

Il aurait certainement condamné une société qui nie à des êtres vivants leur qualité d'êtres sensibles pour en faire des objets de consommation. Il aurait trouvé abjects les élevages industriels et les usines à viande, au sein desquels chaque année des dizaines de milliards d'animaux connaissent une vie de cauchemar, pour en fin de compte subir une mort indigne - et il aurait été horrifié de voir de combien d'autres façons encore les animaux sont maltraités actuellement !

Enfin, le Boudha aurait aussi trouvé affreux que chaque jour, par son expension démographique, sa surextension planétaire et sa surconsommation des ressources naturelles, l'être humain soit la cause de la disparition irréversible de dizaines d'espèces vivantes. Mais ceci également est une autre histoire....

Que faire ? Pour un boudhiste sincère, la première étape pour sortir de ce torrent karmique infernal est de pratiquer "la vue juste", première branche de l'Ariya Atth'ika-Magga, le Noble Octuple Sentier. Cela commence par un examen de conscience approfondi de soi-même, de ses actes et de ses motivations ; dans le cadre de sa relation au monde animal, cela implique pour lui de constater son ignorance et son inconscience, et de partir à la découverte des réalités du monde des animaux, (*). Ensuite, il lui faut agir en fonction de sa conscience, et modifier ses habitudes de vie.

(*) Curieusement, s'il n'est plus vraiment nécessaire de nos jours de démontrer l'intelligence merveilleuse que déploient nombre d'animaux dans leurs vies de tous les jours (il existe quantité d'ouvrages fort bien documentés sur le sujet) , il est par contre encore nombre de gens pour leur dénier des sentiments. Heureusement, des chercheurs ont consacré leur temps et leurs efforts à la démolition de ce type de préjugés que le Boudha, en pionnier, dénonçait déjà, et ceux qui souhaitent poser un nouveau regard sur nos frères animaux peuvent consulter, parmi d'autres, les ouvrages suivants :

- Jeffrey Moussaiieff Masson et Susan McCarthy , "Quand les éléphants pleurent : la vie émotionnelle des animaux" Albin Michel 1997

- Marie-Claude Bomsel , "Le dépit du gorille amoureux, et autres effets de la passion dans le règne animal" Lattès 1998

- Anne Collet , "Danse avec les baleines" Plon 1998


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