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mardi 26 janvier 2010

Le paysan

Celui qui tient le pays et qui est tenu par le pays.
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Cette étymologie a ma préférence parmi d'autres, car elle met en évidence un lien de réciprocité correspondant bien à la réalité. Ce lien suggère l'image des trapézistes dont les mains doivent se saisir mutuellement avec vigueur pour se prémunir des dangereuses conséquences d'un éternel mouvement périlleux. Cependant dans cette configuration, le paysan représente le partenaire suspendu la tête dans le vide et par conséquent celui qui dans le balancement du temps et des saisons prend le plus de risques.
La glèbe dont il dépend pour survivre s'ancre par contre dans les millénaires qui l'ont patiemment fait advenir. Comme chacun de nous, un jour le paysan se détache de l'arbre de la vie comme un fruit, prématurément ou à l'apogée de son...destin.

Mais contrairement aux autres humains, l'homme de la terre a longtemps perduré, à la fois multiple et unique gardien de la source-mère de la survie de tous, intendant opiniâtre et patient des biens les plus indispensables, qu'il pérennise, transmet selon le processus ininterrompu de la vie.

Sans paysan, aucun pays n'aurait pu être.

Aujourd'hui encore où l'on se pose des questions sur l'essor des peuples à la condition précaire, nous savons que les nations qui ne soutiennent pas leurs paysans sont condamnées aux disettes et famines, condamnées à n'avoir d'autre avenir que celui de la dépendance et de la régression, au risque de leur dignité et de leur liberté.

Le paysan doit probablement sa primauté à son rapport à l'espace qu'il féconde, et au temps qu'il éprouve et gère comme une matière tangible.
Durant des millénaires, la terre a été courtisée, soignée selon les circonstances comme une mère ou une marâtre. Les peuples amérindiens l'honorent d'un nom fait de tendresse et de gratitude : la "patcha mama", la terre mère. Car leur intuition intacte leur a fait pressentir qu'il s'agissait bien d'un être doué de sensibilité et de bienveillance au sein du mystère sacré de la vie.

Aujourd'hui à la terre des peuples nantis, il est davantage demandé de produire de la "bouffe" malsaine, sans saveur et sans âme, pour grossir le capital financier, que de la nourriture longtemps ambassadrice de tout ce qu'il y a de subtilité dans la "réalité ?" qui nous héberge.
Cette transgression se traduit et se traduira de plus en plus dans notre propre corps par des maux inconnus, ceux-là mêmes infligés par notre obscurantisme à la terre nourricière.

La terre, bien commun indispensable, doit devenir l'affaire de tous les citoyens.

 Nous déplorons souvent que la civilisation qui a donné la prépondérance à des villes démesurées  et applique le hors sol à l'humain ait autant éloigné les êtres humains de la terre à laquelle ils doivent leur existence. Nous pouvons cependant témoigner qu'un nouveau paysan et une nouvelle paysanne sont en train de naître. Ils réuniront dans la même conscience le savoir scientifique et technique mais aussi la sensibilité poétique, l'amour et le respect de la mère terre, et ce sentiment à la fois subtil et transcendant que l'on nomme le sacré.
Ces nouveaux paysans et nouvelles paysannes sont aussi les guérisseurs et les guérisseuses de la terre.

 Pierre Rabhi
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En tant que consommateur, j'ai le choix, ce n'est pas une question de pouvoir d'achat mais de choix de vie - je peux choisir d'acheter mes produits là où ils sont cultivés par des professionnels scrupuleux ou bien chez des distributeurs dont l'unique souci est la rentabilité.
Les fruits et légumes ne sont pas plus chers chez le paysan du coin que chez le revendeur, c'est souvent l'inverse et pour la qualité il n'y a aucune comparaison possible !
Femme Etoile

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