Gaz de Schiste: Non Merci !

NON !!! AU GAZ DE SCHISTE


ClicPlanete.com - Un clic pour aider la planète
.

Choisir sa langue

jeudi 3 juin 2010

Trouvé sur le blog de Matthieu Ricard


L'égoïsme institutionnalisé


Le 21/5/2010

    Il y a quelques siècles, on considérait que le commerce des esclaves d’Afrique Noire était une pratique acceptable – on parlait de « traite du bois d’ébène ». L'historien Anthony Pagden écrivait à propos des esclaves: "Ses corvées ne peuvent être distinguées de celles de la bête de somme et  on s’empare de lui comme d’un butin de chasse" De nos jours, l’esclavage subsiste dans de nombreux pays où l’on vend des enfants pour les faire travailler en usine ou dans les champs et des jeunes filles pour les prostituer. Mais de façon générale, l’esclavage est considéré comme une abomination.

    Lors de la conquête de l'Amérique, du sud et du nord, les conquérants massacrèrent en masse les habitant locaux, n'épargnant ni les enfants, ni les femmes ni les vieillards et les mutilant à plaisir, les traitants comme des bêtes dans un abattoir. Il y a à peine plus d'un siècle Oliver Wendel Holmes (1809-1894) professeur d'anatomie et de physiologie à Harvard, trouvait naturel que le blanc haïsse l'Indien et le "pourchasse comme une bête sauvage de la forêt" afin que "cette esquisse au crayon rouge soit effacée et que la toile soit prête pour un homme un peu plus à l'image de Dieu."

    Il serait bon de s'interroger sur les raisons qui nous font voir  une différence entre la façon dont nous traitions alors les esclaves et celles dont nous traitons aujourd'hui les animaux. Charles Darwin remarquait: "Les animaux que nous avons réduits en esclavage, nous n'aimons pas les considérer comme nos égaux."

    Selon le droit civil français les animaux sont des "bien meubles" et, selon la législation européenne, des "produits agricoles". Nous les utilisons pour notre nourriture et nos habits, nous manipulons leur reproduction (castrant les mâles, inséminant les femelles), empêchons les nouveaux-nés de boire le lait de leur mère, les utilisons pour nos divertissements--des corridas aux combats de chiens. Nous et décidons quand, où et comment les animaux doivent mourir.

  -  On tue en France 1 milliard d'animaux chaque année pour la consommation humaine.

    Que font les gens, les peuples, lorsqu’ils sont exploités ou opprimés ? Ils s’organisent, se syndiquent, se révoltent. Les animaux en sont incapables et sont donc exterminés. Parce que les organes du langage n’ont pas évolué chez les animaux, nous nous arrogeons le droit d'exploiter ces  "sans voix" de la terre pour notre bon plaisir.

    Rappelons ces mots du philosophe Charlie Dunbar Broad : « Une grande partie de la cruauté que des personnes décentes applaudissent ou tolèrent, est applaudie ou tolérée uniquement parce que ces personnes sont trop stupides pour s'imaginer elles-mêmes dans la position des victimes ou parce qu'elles s'abstiennent délibérément de le faire."

    Les arguments utilisés pour justifier notre exploitation concentrationnaire des animaux sont similaires à ceux dont on se servait pour justifier le massacre des indigènes "sous-humains", l'esclavage des noirs "semblables à des bêtes" et l'extermination des juifs "semblables à des rats". On déshumanise l'homme et réduit l'animal au rang d'objet ou de commodité.

    L'écrivain yiddish Isaac Bashevis Singer le déplorait en constatant que tout se passe comme si "toutes les créatures n'avaient été créées que pour lui [ à l’homme] procurer de la nourriture et des fourrures, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis; pour les animaux, le monde est un éternel Treblinka "

    Léonard de Vinci a écrit dans ses carnets : “Le temps viendra où les gens comme moi considéreront l’assassinat d’un animal comme ils considèrent aujourd’hui l’assassinat d’un homme.”

  .... Le droit de vivre serait-il l’apanage des humains ?....

A lire : Charles Patterson "Un éternel Treblinka", Calmann-Lévy
A voir : "Terriens" (Earthlings) documentaire sans appel de Shaun Monson
.

Aucun commentaire: